Des plaines d'Abraham à l'église St Jean Baptiste

Publié le par celineka

Je me réveille de bonne heure, il doit être 7h30 et je descends dans la cuisine commune pour déjeuner. Je m’installe par la suite dans la cafétéria pour mettre à jour mes aventures. Cela me prend beaucoup de temps, bien deux bonnes heures ! Je suis rejoins vers les 9h30 par une des française ayant dormie dans ma chambre, puis la deuxième une petite demi-heure plus tard. Je m’habille et je pars pour visiter tout l’arrière de la colline parlementaire. Je m’arrête tout d’abord aux pavillons de la découverte qui abrite un office du tourisme et un musée consacré aux plaines d’Abraham où français et britanniques ont combattu à de nombreuses reprises. Plus connue aujourd’hui sous le nom du parc des champs de bataille, ce lieu a vu arrivé Samuel de Champlain ( navigateur et fondateur de la ville de Québec) mais aussi de terribles affrontements entre deux nations rivales depuis toujours pour contrôler Québec , lieu stratégique où le fleuve St Laurent se rétrécie mais aussi lieu stratégique pour le commerce de bois et de fourrure. Je vais essayer de vous compter au mieux ce que j’ai compris. Ces batailles font partie de ce qu’on appelle la Guerre de 7 ans de 1756-1763 se déroulant en Europe, Asie et Amérique. Les deux couronnes veulent imposer leurs puissances à travers notamment leur rayonnement territorial. Pour freiner l’expansion des britanniques, les français érigent des forts de Montréal à la Louisiane et continuent de renforcer leurs alliances avec les Amérindiens. La première bataille se tient sur les bords de la rivière de Montmercy où vont s’affronter deux généraux Montcalm (français) et Wolfe (anglais). Les français repoussent l’ennemi cette fois. Mais la bataille suivante celle des plaines d’Abraham, les anglais ont gagné la bataille en moins d’une demie-heure. En effet, le général Montcalm commis une erreur tactique grave qui permis aux britanniques de gagner. Cependant leur général Wolfe est gravant touché et meurt peu après. Il en est de même pour le général français qui meurt le lendemain de la bataille. Assiéger depuis de nombreux jours par les britanniques, les québécois leur ouvrent les portes de la ville. Et voilà, Québec est possession britannique. Les français perdent aussi la bataille suivante à St Foy. En 1763, le 10 février est signé un traité entre la France et la couronne britannique. La France sauve l’ile de St Pierre et Miquelon et une partie de Terre Neuve pour la pêche. Si vous voulez approfondir vos connaissances sur l’histoire de Québec, rendez-vous sur le site  des plaines d’Abraham: http://www.ccbn-nbc.gc.ca/_fr/beauparc.php?section=1

 

IMGP3004.JPG                                                              Un des écrans multimédias 

 

Le musée se compose de trois salles multimédia dont deux relatent la bataille d’Abraham et le dernier retrace l’histoire du Canada de la naissance de la province du Québec à la confédération des provinces unies du Canada dont la dernière a rejoindre le Canada est le Nunavut en 1999.  Par la suite, nous découvrons la suite de l’exposition consacrée aux soldats de la guerre de 7 ans avec notamment de très belles répliques d’uniformes français, britanniques et écossais. Nous avons l’opportunité de toucher les étoffes de l’époque. Je peux vous dire que les britanniques avaient de meilleurs matériaux que les français juste au toucher. L’exposition continue en nous présentant quatre grandes figures de l’histoire de Québec : Jacques Cartier (navigateur ayant découvert la Gaspésie et le St Laurent), Samuel de Champlain, Michel Sarrasin (médecin du roi de France s’étant intéressé à la faune et la flore de Québec) et enfin Jean –François Gaultier (lui aussi médecin du roi et naturaliste). Chemin faisant vers la sortie, je découvre une carte reprenant tous les emblèmes de chaque provinces que je vous mets ci-dessous.

 

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                                        La carte du Canada avec les emblèmes

 

A la sortie, une autre carte. Celle-ci met en relief les positions et forts de chaque colonie. Je sors de ce musée et je marche le long de l’Allée Ouest. Tout d’abord, chaque côté est bordé d’hôtel de luxe ou restaurant de grande classe dans des demeures d’une autre époque. Plus j’avance, plus je suis subjuguée par la beauté des édifices. Comment vous les décrire ? Elles sont accolées les unes ou autres et possèdent toutes des escaliers pour se rendre à leur porte d’entrée. Elles abritent en général une ou deux familles. En marchant je découvre une chose bien triste , une église qui semble abandonner depuis fort longtemps mais surtout ayant des affiches publicitaires collées sur la façade. C’est dommage de réduire l’église à un mur d’affichage. Ne me laissant pas abattre par cette désillusion, je continue de marcher. A un feu tricolore, je vois un quartier qui me semble bien animé : il se nomme le quartier Montcalm ! Traversant l’avenue Cartier, vous découvrirez ces halles mais surtout une diversité de cuisine et de boutiques. C’est donc tout naturellement que je fais une halte chez un traiteur boulanger au nom évocateur de Picardie. Je commande une tourte à la viande de porc accompagné d’une salade fraîcheur : carottes, concombres, courgettes et céleri saupoudrée de persil et de ciboulettes. Et tout cela pour moins de 10 dollars ! C’est juste un vrai plaisir d’avoir de la nourriture de qualité et savoureuse. Je déguste donc mon déjeuner sans me presser. Une fois terminée, je remercie le patron et retourne à la découverte de la ville. Je m’arrête donc dans un supermarché Metro pour curiosité. Je découvre qu’ici nous pouvons acheter des bananes rouges et que les produits laitiers sont assez cher. Je n’achète rien et continue ma promenade.

 

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                                                           Mon plat à moins de 10 dollars

 

Je prends une rue perpendiculaire à l’avenue quartier et je me retrouve boulevard Lévesque. Je coupe de nouveau la rue et tombe sur la fameuse rue St Jean. N’ayant pas pu visiter l’église hier, je fais une tentative de nouveau. Et là, surprise, je vois sur une affichette qu’elle est ouverte tous les jours de 14h à 17 heures. J’entre par une porte de côté et j’ouvre une seconde porte assez lourde. C’est le son de l’orgueil qui m’accueille et m’accompagne dans ma visite. Il n’y a que l’organiste et moi dans l’Eglise pour quelques instants puis un vieil homme apparaît. L’église Saint Jean Baptiste construite selon les plans de Charles Baillairgé fut détruite par les flammes une quarantaine d’années après son inauguration en 1849. Mais pas question de laisser les paroissiens sans paroisse. En 1882, des travaux débutent et l’église est ouverte au culte 2 ans plus tard mais la restauration se termine jusqu’au début du 20ème siècle. Joseph Ferdinand Peachy, le concepteur de l’église s’inspire de l’architecture du Second Empire français. Il reprend notamment presque en totalité la façade de l’église de la Trinité à Paris. Comme la basilique Notre Dame de Québec, elle possède un baldaquin soutenu par des anges cariatides. Je m’assoie et prends quelques minutes pour contempler ce chef d’œuvre. La musique s’arrête et je sens qu’il est temps pour moi de reprendre mon chemin. Mais je ne vais pas loin, une odeur de chocolat m’attire au musée du même nom situé rue St Jean. C’est juste une petite pièce qui présente l’histoire du chocolat des aztèques à nos jours. Une petite fenêtre nous donne l’opportunité de voir les chocolatiers au travail. Bien sûr, juste à côté la boutique du chocolatier. Je me laisse donc tenter par un petit cookie aux canneberges et chocolat noir 70%. Je déguste ce petit plaisir et je me remets en route. Quelques minutes plus tard non loin de la côte de la fabrique , je découvre un boutique insolite nommé les Trois Tours spécialisé dans les vêtements médiévaux . J’ai l’impression d’être une petite servante au pays de l’élégance et de la seigneurie. Les robes, chemisiers, bustiers sont plus beau les uns que les autres. Je me vois déjà dans une robe écru dont les manches longues se terminent en dentelles et d’une simplicité étonnante. Je discute avec une vendeuse qui souligne que c’est l’unique boutique au monde ou l’on peut s’offrir un costume d’époque et pour un prix correct  entre 250 dollars et 650 dollars. Je flâne pendant une bonne trentaine de minutes et m’en retourne à la réalité de la vie.  

Je marche et je descends une petite rue qui me mène directement au quartier du petit Champlain. J’ai une vue imprenable sur un immense ferry qui a accosté au port. Les rues sont bondées de touristes mais je décide de flâner encore au milieu des badauds. Chose surprenante, j’aperçois aussi de nombreux mariniers se promener ou prendre un verre sur les terrasses. Je continue ma marche quand mon œil est attiré par des sculptures en bois d’un genre particulier. En effet, ils utilisent les morceaux que les autres ne veulent pas et en font des choses magnifiques. J’entre dans la boutique à l’étage supérieure pour admirer le travail et un jeune sculpteur m’interpelle. Je descends d’un étage et commence à le questionner sur son art. Il semble être content de parler de son métier. Il m’apprend que l’atelier compte quatre sculpteurs et que lui est à Québec depuis 5 ans. Des personnes entrent dans la boutique et je le laisse avec ses clients. Il me souhaite bonne continuation pour mon voyage et bonne journée. En sortant, je suis de nouveau attirée vers une autre boutique mais là c’est mon odorat qui m’y conduit. C’est une boutique qui vend des produits régionaux et notamment de la lavande de L’Estrie et du nougat mou aux bleuets et sirop d’érables fait maison. J’en goûte un petit bout mais je résiste à la tentation d’achat. Je me rends par la suite à la gare pour réserver mon billet de train pour demain. Je partirai donc à 17h30 ! Je finis ma journée par pousser mon exploration un peu plus loin. Je tombe de nouveau sur un magasin métro et j’y achète de la sardine et du jus d’orange pomme. Sur le chemin, je vois des piliers de pont décorés comme une église ou encore un paysage. Enfin, je retourne à l’auberge ! Je me rafraîchis en prenant une douche car la journée fut chaude et ensoleillée. Je n’oublie pas de faire une petite lessive à la main pour me sentir propre demain. Je croise de nouveau les deux françaises qui se cherchent un appartement en collocation. Je mets de l’ordre dans mes affaires et discute avec l’américaine Sabrina qui part demain à 6 heures du matin.

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Mon petit sculpteur de la rue Champlain

 

Je descends à la cuisine mais je m’arrête un long moment discuté avec les françaises et leur donne notamment l’adresse du restaurant Picardie. Je me rends à la cuisine et là surprise il y a du monde ! Je fais mon sandwich aux sardines et je leur demande si je peux m’installer à la table avec eux. Deux hommes viennent du Chili et me demandent d’où je viens. Je leur réponds française et une jeune femme me dit que je parle bien anglais. Je suis contente c’est la deuxième personne qui me le dit en deux jours. L’un des chiliens fait tombé sa fourchette sur moi en voulant se reservir. Il s’excuse de suite et va même par la suite nettoyer mon assiette. Des australiens arrivent à la table car ils sortent ce soir à faire la tournée des bars avec des animateurs de l’auberge.  Ils essayent de me convaincre de sortir mais c’est peine perdue ! Je veux juste aller me coucher pour reposer mon corps mais surtout mes petites jambes bien lourdes. De retour dans la chambre, là je discute avec l’allemande de 19 ans qui part elle aussi demain. Elle est très curieuse et me pose un tas de question. L’américaine me sauve des questions et je vais me coucher. Je n’entends personne entrée, j’ai donc juste besoin de sommeil.

 

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