Jasper: mon premier stop en train

Publié le par celineka

 

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                                                     La "Pacific station" à Vancouver

 

Finalement, on embarque cinq minutes avant le temps prévu. Je me fais accosté par un jeune qui pense que je suis australienne et snowbordeuse. Je lui dis tout de suite non et on continue de marcher jusqu’à la dernière voiture qui se révèlera être la voiture de tête. La marche est pénible car il pleut (et oui, c’est Vancouver). A bord du train, Johanne (l’hôtesse de bord) m’accueille et me place. Je suis côté fenêtre à la place 4 D. Elle m’explique aussi où sont les toilettes, la voiture restaurant, la voiture snack et aussi la voiture panoramique. En même temps, elle me dit qu’elle apportera oreiller et couverture pour la nuit. Je suis surprise car on m’avait dit que le train ici n’avait pas le même standard qu’en France. Et bien, moi je trouve que l’on a des sièges spacieux que l’on peut déplier pour avoir une sorte de lit. De plus, les hôtesses sont charmantes et les toilettes sont propres ! Puis arrive un passager un peu particulier, il porte une montre aux couleurs des JO  et un sac à dos aux mêmes couleurs. Ni une ni deux, je l’aborde. Il a travaillé en effet pour les JO. Il était posté à la place des médailles et était en charge d’accompagner athlètes, VIP et chanteurs sur scène. Quelques minutes plus tard, une femme qui est a une rangée de siège de moi, nous aborde et discute de la ville de Toronto. Elle trouve que les gens ont un comportement froid ! Il me reste plus qu’à vérifier quand j’y serais ! Puis le train part finalement. Un peu curieuse de voir ce qui se passe dans les autres voitures , j’entreprends une exploration. Je découvre la voiture panoramique mais de nuit on ne voit rien de Vancouver à part les immeubles éclairés et les collines éclairées aux alentours. En redescendant je croise les deux hommes que j’ai croisé auparavant et un vieil homme qui sont en train de discuter. Je me joins à eux et je leur demande ce qu’ils veulent faire. Ils veulent jouer aux cartes mais ils en n’ont pas. Alors je leur dis que l’on peut en fabriquer alors un des hommes va chercher du papier et un crayon. Ils me disent que je suis très créative, je le réponds seulement que quand je veux faire quelque chose j’essaye de trouver une solution pour le faire. On joue un petit moment au « trou du cul » (et oui c’est international, je ne pensais pas). On me propose une part de gâteau au citron que je mange bien sûr. Par la suite, nous allons regarder un film sur les Ninjas. Et oui, nous avons le droit à une projection vidéo dans le train !  Ce n’est pas demain que nous allons avoir cela dans les trains français ! Le film était juste un peu trop irréaliste et aussi trop sanguinaire. Enfin, ma journée se termine par une bonne nuit de sommeil sur mon siège inclinable. Je me réveille une ou deux fois car j’ai froid mais je me rendors de suite.

 

Je suis réveillée ensuite au premier stop du train à Kamloops. La gare est situé au milieu des champs de couleurs jaunes et au loin on aperçoit une route pas très fréquentée à  cette heure là ! Puis je me rendors et me réveille vers 7 heures car mon ventre gargouille. Je prends avec moi des sachets de « oat meal » (céréales aux sons à diluer dans de l’eau chaude) . je m’arrête à la voiture snack et lui demande un gobelet en plastique. Elle me le donne et je me prends de l’eau chaude et m’installe dans la voiture panoramique pour voir le paysage. J’en profite aussi pour faire mes premières photos et surtout savoir comment je vais l’utiliser. Nous suivons une rivière pendant très longtemps. De temps à autres, j’aperçois des chevaux, du bétail, des prés complètement secs….

 

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Sans oublier cette rivière qui fait des méandres ou bien est-ce le tracé du train qui suit ces méandres. Au bord de l’eau, on aperçoit de nombreux bancs de sables, des troncs d’arbres transportés et façonnés par les flots, des morceaux de glaces qui résistent au temps mais fondent peu à peu. Au fur et à mesure que l’on avance, nous avons des annonces du personnel de bord nous indiquant ce que l’on va voir et sonnant les heures de repas en anglais et en français. Je n’oublierai jamais ce petit accent anglais qui fait les annonces dans le train, par exemple : « premier appel pour le petit déjeuner » ou encore «  dernier appel pour le déjeuner ». Le paysage est toujours à coupé le souffle malgré quelques passages nuageux. De plus, nous nous arrêtons plusieurs fois pour laisser les trains de marchandises. Je ne sais pas combien j’en ai vu mais en tout cas plus d’une dizaine. On nous indique quand on est passé de la Colombie Britannique à l’Alberta. Puis on nous dit d’avancer nos montres d’une heure puisque nous avons changé de fuseau horaire (du pacifique à celui des montagnes rocheuses). On nous indique par la suite le temps sur Jasper. Il annonce un bon blizzard ! On entre dans le parc national de Jasper crée en 1907 qui est le plus étendu des parcs des rocheuses (10 880 km²) mais beaucoup moins fréquenté que son homologue Banff. Et on nous annonce notre arrivée dans 15 minutes et surtout nous sommes en avance sur l’heure d’arrivée (environ 2h30). Mais là encore une autre surprise, nous trouvons un beau ciel bleu et non pas une tempête comme dit auparavant. J’aperçois mes premiers animaux sauvages, ce sont des biches ! En voici la preuve :

 

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Comment vous décrire Jasper, la ville est construite principalement  autour de deux axes : l’autoroute et le  chemin de fer. Ma première réaction a été : « ouah ! Quelle petite ville ». Je pense même que c’est plus petit que Whistler. La gare est joliment décoré à l’intérieur et comporte en autre un écran LCD pour faire patienter les passagers. Nous descendons du train, on me souhaite bonne chance pour la suite de mes aventures. Et je patiente pour avoir mes bagages à l’intérieur de la gare. Je récupère mon sac et je vais directement me prendre un sandwich au Subway du coin. Et je retourne ensuite à la gare  pour attendre la navette qui me mènera jusqu’à l’hôtel de jeunesse qui est situé à bien cinq bons kilomètres du centre ville.  Dans la gare, il n’y a plus que trois autres filles qui attendent avec moi ! On grimpe dans la navette et je demande à la personne qui vient nous chercher si c’est une auberge seulement pour filles. Elle me répond que non. En voiture, je regarde à droite à  gauche, je joue le rôle de mon papa en voiture. Une fois arrivée devant l’auberge, j’ai un petit choc car on est vraiment isolé de tout. L’entrée est sommaire, la peinture bleue des peintures s’écaille et le sol est assez glissant. On retire nos chaussures dans le vestibule et on arrive directement sur le comptoir d’accueil. Sur la droite se trouve la salle commune avec cuisine équipée, cheminée et de nombreuses tables pour manger ou bien jouer. L’endroit est très lumineux quatre grandes fenêtres , nous permettent d’observer la nature. Je fais la connaissance d’une Koréenne nommée Saemi (surnommé Sam)qui est au canada depuis  cinq mois. On discute de tout et de rien. Finalement, on décide d’aller louer une voiture demain pour aller jusqu’à Lac Louise si les conditions climatiques le permettent bien sûr ! Par la suite, j’entends du polonais, c’est un père qui parle à ses enfants. Puis je paye mes deux jours et on m’attribue le lit 28. Je me prends une bonne douche située au sous-sol avec les toilettes. Puis je retourne dans la salle commune qui s’est remplie d’enfants et de jeunes rentrés du ski ou du snowboard. Je regarde par la fenêtre et la neige se met à tomber. Puis nous discutons avec deux autres personnes dont un français et une italienne qui a fait les jeux à Whistler. On discute de tout et de rien. Un autre groupe d’hommes français (et un italien) arrive. Ils vont faire une tartiflette mais ils ne savent pas se servir du four alors je les aide un peu avant d’aller me coucher. Je m’endors très facilement.

 

Je me réveille le lendemain, il est 8 heures. Le dortoir est très calme à cette heure. Je prends le temps de prendre un petit déjeuner. Par la suite, j’attends Sam pour prendre la navette gratuite pour le centre ville. Je prends quelques photos des environs et le paysage est à couper le souffle.

 

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Le temps est parfait, le ciel est dégagé et les montagnes se dévoilent facilement. Arrivées  en ville, le périple commence. Nous devons louer une voiture pour notre « road trip » de la journée. Malheureusement, les loueurs de la gare sont fermés alors on se rend au centre d’information de Jasper à quelques mètres de la gare. On nous indique de deux loueurs. On va au premier et les voitures sont toutes louées. Je suggère d’aller voir à la gare si finalement à 10 heures du matin c’est ouvert. Et bien oui, Hertz l’est mais pas l’autre. Je remplis donc toutes les formalités pour la voiture et je paye non pas un supplément parce que je suis un jeune conducteur mais une assurance supplémentaire. Nous avons la voiture jusqu’au lendemain matin 10 heures.  Elle me décrit la voiture : « noir, automatique, et après appuyer sur le bouton pour trouver la voiture ». J’adore la description ! Puis on retourne au centre d’information pour acheter un pass pour la journée (celui-ci nous permet de traverser le parc, c’est l’équivalent d’une vignette). Ensuite, je me rends sur le parking pendant que Sam va nous chercher quelque chose à la boulangerie. Je suis étonnée car je parcours le parking qui n’est pas très grand et je m’arrête. Je vois seulement une voiture noire mais c’est une Nissan berline qui me parait vraiment grande. J’appuie sur le bouton et miracle la voiture me répond ! C’est vraiment magique ! Je suis juste étonné d’avoir une si grande voiture pour deux petits bouts de femme ! Je gratte la voiture et Sam arrive. On s’installe correctement et en avant pour une journée en voiture direction Lake Louise. A ce moment là, on ne sait ce qui nous attend mais on est très existée par le voyage.  En effet, ce « circuit de champ de glace » est long de 230 kilomètres entre Jasper et Lac Louise.

 

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                                                   Ma nouvelle voiture et moi

 

J’insère la clé et je fais ma première marche arrière. Je m’impressionne moi-même car la voiture est très longue et j’avais juste peur d’accrocher quelque chose. Maintenant direction l’autoroute 93 qui mène à notre destination. Je passe le premier feu et je veux essayer de passer la vitesse L mais tout se que j’obtiens c’est l’arrêt brutal de la voiture en plein milieu de la route ! Alors la seule solution que j’ai trouvé  est la suivante : questionner le loueur de voiture demain. Je conduis quelques kilomètres avant d’arriver devant l’entrée du parc où l’on contrôle notre pass valable jusqu’à 16 heures.  Je dirai les cinquante premiers kilomètres la route est bonne et nous faisons plusieurs arrêts pour prendre des photos. Le paysage est plus que magnifique comme le disait les guides que l’on m’a offert : «  A chaque tournant, on découvre des paysages de plus en plus époustouflants ». Par la suite, l’état de la route se dégrade : verglas et neige, un cocktail détonnant. Je prends donc le temps de conduire prudemment. Je vous avoue un petit secret : c’est la première fois que je conduis avec ces conditions climatiques. Je n’ai pas eu le temps d’appréhender car l’état de la route s’est dégradé petit à petit.  Je n’ai pas le temps de jeter un œil au paysage tellement je dois me concentrer. Je sens à plusieurs reprises  la voiture glisser mais je me souviens que je ne dois pas donner de coups de volants brusques et de même pour le frein. J’applique ces conseils. La route que l’on emprunte se nomme l’autoroute des glaciers mais il y aussi de nombreux lacs. Les premières chutes que nous voulons voir se nomment chutes de l’Athabasca mais malheureusement elles sont fermées. On ne voit donc que le parking qui est bordé d’une magnifique rivière. Par la suite , on se dirige vers le champ de glace de Colombia et au glacier d’Athabasca où se trouve un centre d’information. Mais là aussi, il est fermé ! En effet, tout ouvre au mois de Mai quand le temps est plus clément. L’état de la route est toujours mauvaise et en plus vient se rajouter le brouillard à hauteur du champ de glace.  A l’abord de ce magnifique paysage, la température descend de trois ou quatre degrés en dessus de zéro. On sent la différence même dans la voiture. Entourés de brume et de brouillards, le champ de glace a du mal à se dévoiler mais avec un peu d’imagination, on arrive à imaginer la grandeur du site. Dans les ouvrages touristiques, ce champ est décrit comme « ayant une surface d’environ 300 kilomètres et d’une profondeur de 300 mètres, il est le plus entendu du genre dans les Rocheuses ». Par la suite , la route devient meilleur et la température augmente passant de -4 °C à 0 °C. Le soleil est aussi de la partie et nous éblouie dans un premier temps. Quelques mètres plus loin, un petit autobus me fait des appels de phare mais je ne comprends pas pourquoi tout de suite. Puis , j’aperçois mes premiers animaux dans ce magnifique parc. Ce sont des mouflons qui ont décidé d’avoir un stop en plein milieu de la route. Je m’arrête pour ne pas les écraser mais aussi pour prendre des photos pendant cinq bonnes minutes.

 

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Malheureusement, l’état de la route se dégrade de nouveau. Je fais donc extrêmement attention car je n’ai pas que ma vie entre mes mains mais celle de Sam aussi. Nous sommes maintenant dans le parc national de Banff qui lui a été créé en 1883. C’est le plus ancien et le plus célèbre des parcs nationaux au Canada. A noter que ce fut le troisième parc a recevoir le statut de parc nationaux en 1887 (après Yellowstone aux Etats-Unis et Royal National Park en Australie). Nous faisons plusieurs haltes photos ou vidéos. On aperçoit enfin le panneau 35 kilomètres pour Lake Louise. Et bien, ce fut les plus longs kilomètres du trajet pour deux raisons. Premièrement, la route était vraiment mauvaise : couche de deux ou trois centimètres de neige, de la neige qui font et sans oublier l’eau qui ruisselle au milieu de tout cela.  Deuxièmement, je commence vraiment à être fatiguée, cela fait environ plus de quatre que je roule avec des conditions de routes mauvaises. Malgré les pauses que l’on appris, je me sens un peu fatiguée. Enfin, on arrive à une intersection qui nous plus que deux kilomètres et c’est la prochaine sortie. Nous arrivons donc à Lac Louise. Il est environ 15h30 ! Contente d’être arrivée, nous allons tout d’abord nous chercher à manger. Je déguste une tarte à la viande de bœuf et Sam une pizza. Par la suite , nous nous rendons au point d’information car nous avons besoin d’un nouveau pass pour le parc. Vous me demanderez pourquoi sans doute. La raison est très simple, les pass à la journée se termine tous à 16 heures , peu importe quand vous l’avez acheté.  Je trouve cela stupide dans un premier temps mais par la suite, je trouve qu’ils ont été malins. En effet, le gouvernement vous pousse d’une certaine manière à prendre un pass à l’année. Celui-ci vous permet d’aller dans tous les parcs nationaux du Canada et pour une somme assez modique comme 67 dollars pour une personne.

 

 

Nous continuons notre expédition en allant au Lac de Lac Louise où se trouve le château Fairmont d’une capacité de 1 100 lits.  Découvert pour la première fois par un européen en 1882, deux ans plus tard il fut baptisé « Lac Louise » en l’honneur de la princesse Louise Caroline Alberta, fille de la reine Victoria et épouse du gouverneur général de l’époque. Ce lac est bordée de montagnes sur côté. Il est recouvert d’un épais manteau de neige d’une dizaine de centimètres. De nombreux visiteurs marchent sur ce lac gelé et prennent de nombreuses photos. Le décor est à couper le souffle ! Je ne serai vous le décrire parfaitement c’est pour cela que j’opte pour vous mettre deux ou trois photos.

 

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Il est maintenant tant de retourner à Jasper dans notre magnifique voiture qui est au passage est un peu sale à cause de la route. Les trente premiers kilomètres, les conditions de circulation ne sont pas très bonne à cause de la neige sur la route. Mais par la suite, c’est un jeu d’enfants de conduire et surtout un vrai plaisir. Pour ceux qui me connaissent cela peut surprendre, mais j’aime conduire au milieu de somptueux paysages !  Sur le chemin, on croise de nouveau une famille de mouflons qui se promène sur la route. On s’arrête, mais en face une voiture arrive à toute vitesse et manque de peu d’écraser un jeune mouflon. De retour vers le champ de Glace, nous nous y arrêtons et prenons de belles photos malgré le froid qui nous gèle les doigts et la neige qui se met à tomber de nouveau. Juste avant, je m’arrête pour mettre mes photos sur l’ordinateur car ma carte mémoire est pleine. J’ai envie d’avoir de nombreux souvenirs, vous comprenez pour les montrer plus tard. Le chemin du retour nous parait très court sans doute du à de bonnes conditions de routes. De retour à Jasper, nous allons faire des courses dans le seul magasin de la ville. Une fois à l’intérieure, une voix au microphone dit la chose suivante : « dans cinq minutes, nous fermons ! » Donc à peine , le temps de faire le tour que nous sommes déjà sortis. Nous retournons donc à l’hôtel de jeunesse. Sur la route, nous nous arrêtons au tramway de Japser (qui lui aussi ouvrira en mai). Cela ressemble plus à un funiculaire qu’à un tramway.

 

De retour à l’hôtel en voiture, nous nous dirigeons directement vers le dortoir avant de prendre une bonne douche. Ce soir, le repas se fera en collaboration avec Sam qui a acheté presque tous les ingrédients : salade de choux, porc pané et riz. Je m’occupe de la sauce salade qui se trouve être une de mes inventions : huile de canola, ail, sel, poivre, sauce soja et sauce ranch. Et bien, c’est un délice. Je m’étonne tous les jours en cuisine. Je surveille le riz que Sam prépare et mets à bouillir de l’eau  pour notre thé polonais. (et oui, ce thé a traversé l’atlantique  avec moi !). Le repas est délicieux. Une fois terminée, je remercie Sam pour sa gentillesse. Elle me retourne le compliment. Je prends juste le temps d’écrire un peu avant de me coucher. Une jeune fille blonde d’environ 12-13 ans m’aborde et me demande si  je suis journaliste car cela fait une petite heure que je mets à jour mes aventures. Je lui réponds qu’elle est bien curieuse. Du coup, elle repart s’asseoir à sa place. Après une journée bien remplie, je vais enfin me coucher.

 

 

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P
<br /> merci pour les payasages je t'aime.<br /> <br /> <br />
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