Inspection et mes premiers pas seul à la fromagerie

Publié le par celineka

Ce matin, mon réveil sonne plutôt qu’à l’habitude car je veux mettre à jour mes aventures avant d’aller travailler. Il est donc 5h45 quand je me réveille. J’allume l’ordinateur et je me mets à écrire. Je prends un bon petit déjeuner et je vais au sous-sol à la rencontre d’Enaro. Nous nous croisons dans le couloir. Nous allons découper des paillons pour mettre dans les plateaux de fromages. Il m’avoue que sa nuit a été courte à cause du bébé qui avait trop chaud. Une fois, le travail fait, nous montons voir Caroline. Elle nous demande de découper du carton pour faire ses fonds de boites à fromages. Par la suite, elle et Enaro décident de pasteuriser et ensemencer du lait car les livraisons de lait vont être plus fréquente à partir de cette semaine. En effet, ne possédant pas assez de chèvre, un fermier vient leur livrer 1 400 litres de lait par semaine mais le litrage risque d’être multiplié par deux dans les semaines à venir. De retour dans la fromagerie, je commence par vider le lave-vaisselle et retourner les pyramides et les charbonniers. Pendant ce temps, Enaro met de l’ordre dans la salle d’affinage des tommes avant que l’inspectrice arrive. Sur la fin, je l’aide car l’inspectrice est sensée passer entre 10 heures et 11 heures. Ouf ! À 9h55, tout est en ordre ou comme disent les québécois tout est correct. Ensuite, je démoule avec Enaro les fromages que j’ai retournés ce matin. Ensuite, l’inspectrice fait son apparition et contrôle aujourd’hui toutes les surfaces en contact avec le fromage, l’eau et du fromage. Caroline est assez tendue, ce n’est pas le moment de l’ennuyer, si vous voyez ce que je veux dire. Après que le lait est pasteurisé, Enaro le réparti dans trois cuves qu’il ensemence avec un acidifiant pour tous, deux en géotricum et un en pénicillium. Ensuite, il me confie la tâche de démouler les cheddars de la veille et de les couper en quatre. Je fais aussi la vaisselle des faisselles et paillons.

 

Avant que je parte déjeuner, il me donne les instructions de l’après-midi. En effet, il ne va pas travailler et je serai seule responsable du nettoyage et du moulage de fromages. Je lui souhaite une bonne journée et monte déjeuner. Louise nous a préparé une salade et nous avons encore de la soupe de moule à finir. Je vais chercher un pain au congélateur mais il en reste plus qu’un seul. Je le décongèle et mange en compagnie de Louise. Ensuite, je redescends à la fromagerie. Je m’habille et me voilà livrée à moi-même. Je débute par faire un lave-vaisselle de plateaux, faisselles, paillons et cuillères. Je le lance pendant vingt minutes. Pendant ce temps, je vais tourner mes fromages dans la salle d’affinage deux, puis quatre. Après avoir tourner mes pyramides dans la salle quatre, je vais arrêter le lave-vaisselle et je retourne finir de tourner mes charbonniers. Je décharge le lave-vaisselle et le recharge avec les moules à cheddar très lourd et les faisselles des charbonniers et pyramides. Je le mets en route de nouveau et range les affaires du premier lave-vaisselle. Le second fini, j’ai besoin d’aide. En effet, je ne peux pas soulever les paniers du lave-vaisselle à cause des moules à cheddar. Au même moment, Sophie une vendeuse au magasin me demande si je veux de l’aide. Je lui dis oui sans hésiter. Nous essayons de soulever les cages mais sans succès alors je vais prendre le manche d’un balai et le passe dans les poignées. Et nous soulevons un panier mais nous ne pouvons pas soulever et ramasser les affaires. Alors je vais chercher Josiane (la sœur de Jean-François) qui est aussi grande et costaud que moi pour venir à bout de nos paniers remplis. Et là, le système marche à merveille, je soulève avec Josiane pendant que Sophie ramasse les affaires. Je les remercie toutes les deux pour leur aide si précieuse. Josiane repart à la boutique et Sophie m’aide dans ma dernière tâche : mouler des charbonniers et pyramides.

 

Nous prenons les deux sacs que nous avions mis de côté hier pour le faire. Sophie en prend un qui beigne dans le petit lait et je suis en charge de presser le fromage le plus possible. La seule solution que je trouve et de me pencher dessus et d’appuyer avec tout mon corps alors qu’Enaro pose seulement ses deux bras ! Mais juste avant, nous devons faire de la place sur une table pour mettre les nouveaux fromages, nous déplaçons donc des pyramides. Cependant une ou deux s’échappent de la grille pour tomber sur Sophie ou la table ! Je la rassure et lui dis que ce n’est pas grave mais elle a l’air gêné.  Une fois pressée, nous moulons des charbonniers. Nous sortons la deuxième poche, je la presse et nous moulons cette fois des charbonniers et quelques pyramides. Enfin, elle retourne aider Josiane à la vente et je nettoie la salle au mieux. Il est presque 18 heures quand je remonte dans la cuisine. Je me prends une bonne douche et je trouve un livre intitulé 101 mots à sauver du français d’Amérique d’Hubert Mansion. Je m’installe dans un fauteuil et commence à lire. Voici quelques exemples de mots à sauver :

 

-          batcher ou botcher : vivre en célibataire, faire sa propre cuisine

-          bécosse : les toilettes ou « cacatoire » en acadien de Louisiane (venant du latin cacare : aller à la selle)

-          canada : signifiant en autre topinambour dans un premier temps en Europe , puis pomme de terre. Mais le Canada avec un grand C désignait avant les Amérindiens des rives du Saint-Laurent, puis cela c’est étendu à tout le continent

-          chauffer le four : avoir des relations sexuelles

-          maringouin : moustiques

-          se soleiller : prendre le soleil

 

Ensuite, nous mangeons tous ensemble autour de la grande table, le jambon à l’os de Caroline.  Après le dîner, les stagiaires se retrouvent dans leur pièce commune et chacun est concentré sur son ordinateur, seul Louise est dans la chambre. Se sentant seule, elle nous rejoint et demande au garçon de voir des extraits de film drôle. Pendant ce temps, je continue à écrire un peu mais je tends l’oreille en même temps. Je ne suis pas pressée pour aller me coucher car demain et après-demain, ce sont mes jours de congés ! Mais il y en a d’autres qui veulent dormir alors je respecte leur intimité et je vais me coucher aussi.

Publié dans Ruban Bleu

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article