Ruban Bleu: la fabrication du fromage

Publié le par celineka

Debout vers 6h30, j’essaye de me lever sans réveiller ma camarade de chambre mais cela s’avère difficile car le lit grince énormément ainsi que la porte. Je fais donc au mieux. Sur le chemin,je croise Nicolas qui lui aussi est debout. Je lui propose d’aller jusqu’à la petite maison au fond du pré et près des bois. Caroline m’a dit que cette maison a été habitée pendant très longtemps. Nous traversons à travers champ. L’herbe est haute et j’ajouterai même qu’elle est prête à être fanée. Plus nous nous rapprochons de la maisonnette, plus elle nous paraît toute petite. Ses façades sont blanches et son toit en tôle rouge. Je colle mon nez à la porte d’entrée et j’aperçois encore une table et des chaises, une cheminée et un sofa qui semble m’attendre ! Au loin, j’aperçois Caroline, signe qu’il est temps de se rendre aux chèvres. A l’étable, je ne peux pas aider beaucoup alors je vais dire bonjour à tous les animaux : chèvres, chevrettes, ânes , boucs et cheval sans oublier les chats. Je vais voir ensuite Caroline qui donne du lait aux chevrettes. Elle voit qu’une ne va pas alors elle la sépare et me la donne dans les bras. Je me rends avec elle vers la salle de traite où se trouve la pharmacie. Elle lui administre des vitamines et un antibiotique. Puis je la ramène avec les autres en la portant de nouveau sur mon épaule. Avant de partir déjeuner, je passe un petit coup de balai dans la salle de traite et devant l’enclos des chèvres. Le petit déjeuner du dimanche se fait tous ensemble et Caroline m’annonce que je peux travailler pendant deux semaines à la fromagerie si je le veux. Bien sûre que je suis d’accord, voyons donc ! Je vais apprendre à faire mes fromages préférés ! Je me change et je descends à la fromagerie enfiler mes habits de fromagère.

 

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                                                        La fromagerie du Ruban Bleu

 

Aujourd’hui, la journée commence par le démoulage des boutons de culottes, les pitounes et les bûchettes que l’on sale par la suite. Seulement trois ou quatre gros grains de sel par fromage sur une face seulement, puis quelques heures plus tard l’autre face. Ensuite, avec Enaro nous faisons une tournée de lave-vaisselle remplie de meules (faisselle en français) ainsi que de plateaux et paillassons. Avec les sacs de caillé lacté d’hier, nous les salons et mettons de nouveau dans des sacs en plastiques pour les stockés au congélateur. Cette préparation sert à faire la Beurrasse dont le rapport de sel est de 1% au kilogramme. Enaro brasse le premier saladier de Beurrasse  et j’en sache. On en fait un, puis deux, trois jusqu’à faire nos six sacs. A un moment, tellement la pression est forte sur un sac (car nous les empilons les uns sur les autres) qu’un éclate. Mais ouf, nous le voyons à temps ! Nous n’avons pas perdu beaucoup de marchandise. Après avoir fait plus de la moitié, nous les emmenons au congélateur du sous-sol. Je découvre dons cette nouvelle pièce remplie de congélateur, frigo, stock de bouteille plastique, d’étiquette, de cartons… c’est-à-dire tout se qui peut servir à la fromagerie. Enaro me montre aussi la salle d’affinage pour le Cheddar, la salle des machines et la salle de conférence. Dès que Louise fait l’appel au microphone pour déjeuner, Enaro me dit d’aller manger et que je peux revenir dans une demi-heure. Je déjeune avec tout le monde mais nous avons deux invités un jeune homme ayant déjà travaillé ici l’an dernier avec sa copine. La table est bien pleine ! Après je retourne à la fromagerie continuer à remplir mes sacs en plastique de Beurrasse que nous emportons au congélateur par la suite. Une fois cette opération suivie, nous préparons le lait pour faire des caillés lactiques. Enaro m’explique alors qu’il faut verser un huitième d’acidifiant dans 160 litres de lait (soit le litrage d’une cuve en plastique) et une cuillère et demi de champignons (nous faisons deux cuves de penicillium et une de géotricum). On mélange le tout et on laisse reposer jusqu’au lendemain. Maintenant, nous mettons en sac de tissus les trois autres essais dans des seaux (ou chaudière en québécois) contenant aussi du lait. En effet, nous testons trois champignons géotricum afin de savoir lequel couvrira le plus rapidement tout le fromage, donc celui qui empêchera tout autre champignon de pousser. Ses sacs égouttent toute la nuit afin de se servir du fromage demain. La journée se termine par un nettoyage général des salles de production. Je nettoie la plus petite et Enaro la plus grande. Une fois la mienne terminée, j’effectue ma dernière tâche : retourner les fromages dans les salles d’affinage 2 et 4 pour qu’ils sèchent mieux.

 

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                                    L'intérieur de la fromagerie avec en arrière le laboratoire

 

 

Dans la salle où l’on se change, Enaro me dit qu’il va monter son cheval. Je demande si je peux l’accompagner. Il me répond sans problème. Juste le temps d’enfiler d’autres vêtements et je découvre Jack, cheval alezan de 11 ans qui broute avec ses copains les ânes. Il le sort, l’emmène dans sa grange, le brosse et le selle. Entre temps, je fais la connaissance de ces deux chiens : un très grand et un tout minus qui me saute dessus ! Enaro longe son cheval et je les observe. Puis c’est à mon tour de le longer et je sens tout de suite qu’il est fainéant. Enaro monte son cheval et je m’en retourne à la ferme afin de discuter avec mon amoureux sur Skype. Je fais ensuite une bonne lessive et essaye de me rafraîchir comme je peux. Ici, la température est de 38°C ! Alors faire sa machine à laver au rez-de-chaussée accolée à la fromagerie au frais devient un vrai plaisir. Ce soir, c’est Caroline qui régale, je découvre le goût de la chèvre ou plutôt la dureté de la vieille chèvre ! En tout cas, je ne suis pas bien fan ! Enfin bon, je ne suis pas là pour faire la difficile ! Dans la maison, l’air est irrespirable tellement il fait chaud alors je vais me doucher, puis je descends à la fromagerie pour écrire mes aventures au frais. Caroline vient tourner les fromages et en saler quelques uns. J’en profite pour lui demander combien ils ont de fromages/ exactement, elle ne sait pas mais approximativement une petite vingtaine. Après bien deux heures d’écriture, je vais me coucher dans une maison où tout est endormie.

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P
<br /> c'est pour quand le comté à la ferme La Fay.<br /> <br /> <br />
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